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Comment sont financés les festivals au Québec?

Dans un récent billet, j’abordais la question des dépenses des festivals, et notamment des frais de gestion, qui varient considérablement en fonction de la nature et de l’envergure de l’événement. Aujourd’hui, voyons ce qui se passe de l’autre côté du balancier : comment les festivals bouclent-ils leur budget?  

Tout d’abord, il faut savoir qu’au Québec, comme le reflète la tendance dans plusieurs pays occidentaux, la quasi-totalité des festivals est gérée par un organisme à but non lucratif (OBNL). Pas forcément par choix, mais parce que ce statut légal est imposé par divers paliers gouvernementaux pour l’obtention de financement public. Cette situation favorise le développement de modèles d’affaires basés sur une dépendance envers les ressources, et qui ne sont pas orientés vers une performance optimale; un OBNL qui engrange des bénéfices est non seulement mal vu, mais s’expose au risque de voir réduire ou même perdre sa subvention. Mais je reviendrai sur cette délicate question dans un autre billet, car c’est un sujet qui m’intéresse particulièrement.  

Au chapitre des revenus des festivals, vous l’aurez compris, ils varient tout autant que les dépenses, en fonction de la nature et de l’envergure de l’événement. Une enquête menée auprès d’une quarantaine de festivals de musique au Québec en 2011 a tout de même permis de déterminer qu’en moyenne, la part des subventions gouvernementales représentait la plus large proportion des produits(40 %). Pour les festivals qui ont participé à cette étude, leur montage financier se déclinait ainsi :

  • Revenus de billetterie : 15 %
  • Subventions gouvernementales : 40 %
  • Commandites et dons : 27 %
  • Autres revenus autonomes (produits dérivés, revendeurs, etc.): 18 %

Cette part de 40 % en financement public excède largement les résultats des revenus de subvention (15 %) déclarés par les 400 festivals qui ont participé à une vaste étude internationale en 2013 (FeStudy).  On pourrait penser que la plus faible portion de revenus associés à la billetterie dans les festivals du Québec (15 % vs 26 % pour l’étude internationale) est due en partie à la culture de gratuité des grands événements dans notre coin de pays. Ainsi qu’au positionnement du Québec où la festivalisation constitue un avantage concurrentiel important, d’un point de vue touristique.  

Quant à la source de provenance de ces subventions gouvernementales, la plus large part provient du gouvernement du Québec, suivi du fédéral et du municipal :

  • Gouvernement provincial : 45 %
  • Gouvernement fédéral : 30 %
  • Gouvernement municipal : 21 %
  • Gouvernement régional : 4 %

Ces ratios varient grandement en fonction de la localisation de l’événement et des politiques municipales en vigueur. Mais pour les promoteurs événementiels, ils constituent une base comparative intéressante dans le développement de leur modèle d’affaire.

Nathalie Brunette, MBA
Consultante, analyste et stratège
Doctorante en administration, gestion de projet

festivals, Financement

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