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38% de participation… le maire devrait-il se réjouir?

Le taux de participation aux élections municipales à Gatineau est passé de 42 % en 2013 à 38 % en 2017. Et si le maire devait s’en réjouir?

La première étape dans la prise de décision d’un consommateur est la reconnaissance d’un problème : il manque de lait, il faut changer la voiture, j’ai besoin de vacances, etc. En observant l’électeur sous l’angle d’un consommateur, on pourrait ainsi présumer que 62 % des électeurs Gatinois n’ont pas de problème avec l’administration municipale.

La décision de voter doit être motivée par le besoin de corriger une situation. « Je paie trop de taxe, j’ai eu une mauvaise expérience avec la ville, j’ai intérêt à ce que ma ville se développe, etc. ». Or, il semble que près des deux tiers de la population soit suffisamment satisfaite des services actuels, qu’elle ne sente pas le besoin d’y changer quoi que ce soit. Et pour les gens à loyer qui ne paient pas de taxes municipales, ils ne se sentent tout simplement pas concernés. Au provincial et au fédéral, les électeurs paient des impôts, ce qui favorise un minimum de relation avec l’état. Au municipal, ce n’est le cas que pour les propriétaires et ce facteur pourrait avoir une incidence directe sur le taux de participation.

Campagne du DGEQ

J’aimerais par ailleurs revenir sur cette campagne de communication du Directeur général des élections du Québec, intitulée « Le 5 novembre, ne faisons pas les choses à moitié, votons.« . Une campagne à double argumentation négative, qui visait à 1- attirer l’attention en rappelant le très faible taux de participation aux élections municipales et 2- se questionner sur ce qu’on dirait si les villes offraient leur service à moitié. Or, mettre en lumière la paresse sociale avec le fait que plus de 50 % de la population ne vote pas (une information qui était méconnue du public) a, selon moi, favorisé l’inertie des personnes non concernées. Sans le vouloir, on venait de leur fournir un argument solide pour se désister: « La majorité des gens ne votent pas, pourquoi j’irais ».

Bref, s’il n’y a pas d’emblée la reconnaissance d’une problématique à résoudre, tant qu’il n’y aura pas de conséquence (positive ou négative) sur le confort personnel de l’électeur non concerné, ou un facteur particulier créant un besoin de changement, il n’ira pas voter.

Source: Nathalie Brunette, Services conseils et stratégie – Communication et marketing événementiel

Référence: MICHAEL R. SOLOMON, Le comportement du consommateur, 7e éd., Montréal, Pearson ERPI, 2013

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